Un documentaire de Frantz Gault
“La nature, ça n'existe pas.
C'est un concept inventé par les Occidentaux.”
Philippe Descola, titulaire de la chaire d’Anthropologie de la nature au Collège de France
Chacun le sait : la nature est en péril... Mais qu’est-ce que la nature ? “Nul ne sait”, répondent de concert philosophes et anthropologues ! Comment alors sauver quelque chose qui n’existe pas ?
À la croisée de l’épopée philosophique et du road-trip, ce documentaire nous emmène à la rencontre des peuples d’Amérique Latine, chamans d’Amazonie, résistants indigènes, révolutionnaires chiliens... À la recherche d’une autre façon de formuler le problème.
Progressivement, l’auteur comprend toutefois que sa question touche à l’imaginaire, et que la civilisation moderne n’est pas si rationnelle qu’elle le prétend…
Bande annonce
Synopsis
Préoccupé par l’effondrement de la biosphère, affligé par l’immobilisme des Occidentaux, l’auteur prend les voiles vers le Nouveau Monde, à la recherche de solutions. Il n’y trouve cependant qu’un miroir de la civilisation moderne, entaché par la délocalisation des industries polluantes. Sur la route, il s’entretient avec les locaux qui, de fil en aiguille, l’amènent à s’aventurer dans les coulisses de l’Amérique Latine, et à se demander : la destruction de la planète n’est-elle pas le résultat d’un fanatisme religieux invisible ? Pour en avoir le coeur net, il décide alors de se rendre en Araucanie et en Amazonie, à la recherche de ces indigènes qui, dit-on, sont les derniers humains à respecter la nature.
Natura Naturans, kesako ?
Natura Naturans est une expression empruntée à Spinoza. Elle souligne notre incapacité à comprendre le phénomène de la vie ; un phénomène que le philosophe rapproche du divin. C'est précisément l'objectif de ce documentaire : montrer en quoi les rapports qu'entretiennent les humains avec la "nature" découlent d'imaginaires et de croyances. Y compris en Occident ! En décryptant cela, l'auteur espère contibuer au débat écologique. Car après tout, si l'homme moderne continue de détruire la planète malgré tous les moyens techniques et intellectuels dont il dispose ; c'est peut-être parce que quelque chose de plus puissant que la raison le gouverne ?
Extrait (intro)
Visionner le film complet
Des projections se sont déroulées à Paris le 30 septembre et le 6 octobre.
Le film peut désormais être partagé en ligne sous certaines conditions.
Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. / +336.87.49.90.97
Note d'intention
Ce projet est né d’une simple intuition à propos de la crise écologique : ne s’agit-il pas au fond d’une crise de la raison ? Car quoi de moins raisonnable que de saccager sa planète, sa maison et son avenir ? Par quoi l’homme moderne est-il alors gouverné ? S’agit d’une religion ? Existe-t-il des alternatives ?
Ce documentaire traite donc de la préoccupation majeure de notre civilisation sous l’angle des croyances et de l’imaginaire. Plutôt que de succomber aux solutions miracles (manger du soja, trier ses déchets, planter des éoliennes…), il ambitionne ainsi d’exposer la complexité du problème, sa dimension politique, religieuse, anthropologique et philosophique.
Afin d’emmener progressivement le spectateur dans cette analyse, le documentaire suit les traces du réalisateur, parti à la recherche d’alternatives en Amérique Latine. Il y rencontre des résistants indigènes, révolutionnaires chiliens, chamans d’Araucanie et d’Amazonie, qui l’amènent à cogiter, à reformuler le problème, à penser autrement le monde... Et même à questionner la pertinence du concept de “nature” !
Extrait (Valparaiso)
Influences
L'Inde fantôme, de Louis Malle. Tandis que la France fait sa révolution sexuelle, le grand réalisateur s'aventure en Inde pour... Qui sait ? Faire sa révolution intérieure ? Face aux folies de l'Inde, Louis Malle nous emmène dans un récit personnel assumé, à la fois anthropologique et spirituel.
The salt of earth, de Wim Wenders. Depuis 40 ans, Sebastiao Salgado explore les recoins de notre planète. Souvent il tombe en enfer. Parfois il découvre un bout de paradis perdu. Dans un cas comme dans l'autre, c'est son art de la photographie qui permet de réveler la terribilità du monde.
Douze jours, de Raymond Depardon. Nul besoin de partir en Amazonie ou de philosopher pour révéler l'inquiétante étrangeté de la modernité. Il suffit d'aller passer quelques jours dans un asile psychiatrique. Et d'y poser une caméra, tout simplement, comme sait si bien le faire Raymond Depardon.
Rize, de David Lachapelle. Quel est le point commun entre un clown et les émeutes de Los Angeles ? Entre la danse éthiopienne et le hip-hop américain ? David Lachapelle fait le lien ! Un documentaire magistral où la danse, les corps et la musique subliment les violences du quotidien.
À propos de l'auteur
Connu pour son expertise et ses publications en matière de télétravail, Frantz s'exerce en parallèle à l'investigation depuis 20 ans. En 2003, il publiait une enquête sur les liens entre l'occupant allemand et certains resistants français. En 2004, il réalisait pour Arte Radio un documentaire sur la légende d'un exhibitionniste hantant le village de Fontaine-aux-Bois. L'année suivante, il organisait au Chili une exposition d'art contemporain en partenariat avec le Consulat de Belgique. Depuis, il a parcouru une soixantaine de pays, s'initiant autant à l'art de la photographie qu'à celui du dialogue interculturel. C'est ce bagage diversifié qui lui a permis, en 2020, de réaliser le documentaire Natura Naturans.
Infos techniques
- Durée : 91 minutes
- Format : 1920×1080, 29.97 fps, 23 lufs
- Photographie : Sony æ7iii, Sigma 2.8
- Micros : Boya, RØde, Neumann
- Montage : Final Cut, Logic Pro
- Budget : environ 60.000 eur.
- Dépôt SCAM en cours
- Recherche producteur / distributeur
Bibliographie
- "Par delà nature et culture", Philippe Descola, Gallimard, 2005
- "Les âmes sauvages", Nastassja Martin, La Découverte, 2016
- "Voyager dans l'invisible", Charles Stépanoff, La Découverte, 2019
- "Comment pensent les forêts", Eduardo Kohn, Zones Sensibles, 2017
- "Les métamorphoses de Dieu", Frédéric Lenoir, Plon, 2003
- "Peut-on ne pas croire", Jacques Bouveresse, Agone, 2007
- "Le désenchantement du monde", Marcel Gauchet, Gallimard, 1985
- "Y'a-t-il du sacré dans la nature ?", Catherine Larrère, Sorbonne, 2014
- "Pour une écologie de la différence", Stéphane Afeissa, Dehors, 2020
- "Résonnance", Hartmut Rosa, La Découverte, 2018